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Annabeth n’avait pas de souvenir de sa famille. Oh, rien de bien perturbant en somme, vu qu’aucun visage ne venait hanter ses nuits. Elle n’avait aucun souvenir de l’homme qui aurait du être le premier à ses yeux. Ni de sa mère, morte bien trop tôt pour que la jeune comtesse pour sourire en imaginant son visage. Et oui, malgré le rang que le destin lui avait donné, la vie n’était pas toujours aussi joyeuse qu’on pouvait le penser.

Elle fut donc élevée par son tuteur, le meilleur ami de son père. C’était son visage qu’elle voyait en se réveillant. Il avait toujours été un homme bon et généreux envers elle, un bon père de substitution qui lui avait donné son titre de Comtesse. Du moins jusqu’à ce qu’elle atteignit ses 16 ans. A cet âge, la jeune comtesse commençait doucement à sentir un autre regard qu’elle n’arrivait à comprendre et qui lui faisait peur. William de Locksley aurait dû rester son père à ses yeux. Malheureusement, il en décida autrement, et devint son époux. L’homme de guerre avait toujours tout décidé à sa place, et lui rappelait ô combien elle lui devait la vie. A cet âge trop juvénile, Annabeth n’avait su se révolter, et même si elle l’avait fait, ses cris seraient restés sans aide. Alors, elle accepta le mariage, n’ayant d’autre choix que de voir l’homme fort partager sa couche durant ses nuits.

La destinée d’Annabeth semblait sans autre avenir. Devoir accepter un homme de vingt ans son ainée dans son lit, c’était si banal à l’époque. Mais cela la traumatisait tellement d’appeler « époux » celui qu’elle aurait préféré appeler « père », qu’elle décida de se renfermer sur elle-même. L’enfant autrefois jouette et pleine de vie se transforma bien vite en jeune femme réservée et pudique.

Elle eut quatre enfants, qu’elle avait aimés avec toute la force d’une mère. Mais une nouvelle fois, la vie avait décidé de ne laissé rien d’acquis à la jeune Johnson. Tous moururent avant de connaitre leur premier mois de vie. Une véritable horreur pour cette femme qui se sentait incapable de donner des enfants dignes de ce nom à son mari. Une culpabilité énorme l’envahit. Elle ne se sentait plus femme, ne se sentait plus rien de plus qu’un corps incomplet. A quoi pouvait-elle bien servir si elle ne pouvait donner d’enfant à son mari ? Rien de plus qu’un simple corps que William utiliserait à sa guise ? Malgré son désespoir, Annabeth refusait d’être remise au stade de femme sans importance. De plus, William ne se gênait pas pour courtiser d’autres femmes, au nez de la sienne. Une honte pour elle, un véritable supplice. Elle qui devait marcher la tête haute dans la cours, elle devait déjà supporter les ricanements des autres nobles la regardant passer. Elle maudissait son mari, son ventre, tout ce qui l’entourait. Tout semblait la trahir, et rien de ce qu’elle n’avait espéré ne se produisait.

Le chapelet que sa mère lui avait légué lui donnait cependant un espoir. Un espoir vif qui pouvait sembler pour certain le dernier espoir. Le couvent. Elle voulait se recueillir sur les corps de ses enfants perdus. Malheureusement pour elle, William lui interdisait formellement. Un nouveau désespoir pour la jeune femme qui ne voyait rien d’autre en l’avenir que déambuler dans les couloirs de la cours, sans autre perspective de bonheur.


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Annabeth est ce qu’on peut appeler une femme obéissante, mais elle n’en pense pas moins. Elle est fidèle à son mari par simple principe. Elle ne veut pas devenir comme ses femmes volages qui n’avaient plus aucuns principes. Malgré tout, William restait son époux et l’homme qui l’avait élevé. Elle lui devait la vie. Il serait mal venu de commencer à aller voir ailleurs par simple luxure. De plus, la perte de ses enfants l’avait totalement éloigné des tentations, quelles qu’elles soient et l’avait rendue mélancolique. Elle était une fervente catholique, comme beaucoup de personne à l’époque. Elle adorait également la lecture, et passait le plus claire de sa journée à lire, vu qu’elle avait eu l’éducation pour. Lorsqu’elle n’était pas enfermée dans une histoire, elle se promenait dans les sublimes jardins qu’entourait le château. Elle ne savait pas pourquoi, mais cela la calmait. Elle aimait l’air frais, sentir le vent dans ses cheveux. Des choses simples qu’elle avait appris à aimer avec le temps. Les ragots de la cours n’étaient pas son fort. Elle n’aimait pas cela. Ce jeu du paraitre. Annabeth était vrai. Plutôt renfermée même. Elle avait très peu d’amie, et s’en accommodait très bien. Elle avait le don pour passée inaperçue. Son mari, par contre, avait le chic pour se faire remarqué, chose qu’elle n’aimait guère. Mais elle devait bien faire avec. Elle parlait peu et suggérait peu de chose. Vraiment, elle se tenait comme une femme qui suivit la renommée de son mari dans son ombre. Cela avait toujours été comme ça. Lorsqu’elle était jeune, on aurait pu croire qu’elle aurait été le genre de femme plutôt révoltée, prête à plaire. Mais la vie en avait décidé autrement. Malgré tout, elle sentait une rage au fond d’elle, qui hurlait, et qui ne demandait qu’à sortir

Plutôt grande, elle avait un corps mince. La noblesse avait ses critères. Malgré tout, elle savait qu’elle avait un certains charmes, et que le principal restait ses yeux. C’était sans doute pour cela qu’elle les baissait souvent. Elle ne cherchait pas à plaire, même pas à son époux, qui de toute façon, avait eu tout le loisir d’observer ses grands yeux bleus brillé lors de sa jeunesse. Sa mère lui avait légué ses cheveux noirs, du moins, c’était ce que Williams lui avait dit. Annabeth en était très fière, rien que parce qu’elle savait que cela lui donnait un point commun avec elle. Elle mettait peu de maquillage, juste ce qu’il fallait pour être présentable. La vie à la cour n’était que fanfreluche et autre habits haut en couleurs. Annabeth ne s’était pas plié au jeu de la mode, et restait même sobre dans ses vêtements. Le deuil de ses enfants l’obligeait à porter du noir. Sauf exceptions lors de soirées importante, elle ne mettait jamais de décolletée, détestait montrer la moindre parcelle de sa peau. En réalité, le regard de l’homme lui faisait peur. Elle n’en avait connu qu’un, et c’était celui d’un guerrier. De quoi l’effrayer pour le reste de sa vie. Elle ne se permettait cependant qu’une lubie. Le chapelet de sa mère, qu’elle portait constamment autour du cou. Se tenant droite, elle aimait paraitre fière, même si au fond d’elle-même, elle n’avait aucune fierté. L’éducation la faisait paraitre sans sentiment. La douleur aidait malgré tout à ce maintient.