Du bruit, c’est la première chose que j’entendis ce matin. Le soleil venait à peine de se lever que toutes la maisonnée s’agitait déjà. Je n’aimais pas particulièrement me lever à l’aube, bien que je ne fusse pas du genre à flâner toute la journée entre mes draps blancs. Alors que je me tournais pour mettre ma tête sous l’oreiller si doux, j’entendis la porte s’ouvrir. Soupirant, je me tournais pour voir qui venait d’entrer. Avant même d’avoir eu le temps de me retourner totalement, je sentis le poids de quelqu’un en bas du lit. Cela ne pouvait être que mon cher frère, Georges. Il avait l’habitude de se mettre ainsi, en attendant que je lui parle. Quand nous étions petit et que la nuit, j’avais peur, il se mettait ainsi, pour me rassurer des heures durant. Mais en cet instant précis, et je pouvais le voir assez clairement sur son visage, il ne s’agissait pas de venir me réconforter mais bien de se moquer de moi. Qu’avait-il encore ? Surtout pour venir se moquer de moi de bon matin. Le regardant d’un air interrogateur, je le vis sourire doucement avant de dire :
GEORGE : Nombreux sont les jeunes damoiseaux qui attendent votre arrivée avec impatience, il vous voit comme une sorte d’idéal. Pourtant, s’ils vous voyaient tels que je vous vois ce matin, beaucoup déchanteraient rapidement.
Attrapant mon oreiller, je lui donnais un grand coup dans la tête. Je le savais qu’il allait dire une bêtise. Lui faisant signe de quitter ma chambre tout de suite, je me levais doucement, m’asseyant sur le bord du lit. Par la fenêtre je pouvais entrevoir les préparatifs pour cette après midi. Mon père et mon oncle avaient décidés d’organiser une chasse avec plusieurs nobles du royaume. Le gibier courrait à profusion dans les bois, mais je présentais qu’il y avait une autre raison sous cette chasse. Mon oncle avait toujours des idées bien établies sur la manière dont devait fonctionner toute chose. Alors peut être avait il décidé de me trouver un parti intéressant.
Me levant doucement, je me dirigeais vers ma garde robe, l’ouvrant avec délicatesse. Je voulais choisir une robe qui me rende splendide mais qui serait à la fois confortable pour monter à cheval. Beaucoup de femmes décidaient de monter de côté, pour ne pas abimer leurs habits, pour ma part je trouvais cela d’un inconfort très particulier.
Optant au final pour une robe grise et noire, qui mettait en valeur ma taille de guêpe. Me dirigeant vers ma coiffeuse, je m’assis sur la chaise, m’observant dans le miroir. J’avais bonne mine, ce qui était plutôt une bonne nouvelle au vu du nombre d’heures que j’avais passée éveillée. Passant quelques traits de maquillage, j’ouvris mon coffre à bijoux. J’aimais les colliers, ils m’étaient mon cou en valeur à ce qui paraissait. J’avais en effet un cou très allongé que tous les types de colliers embellissaient.
Demandant de l’aide, je m’habillais tout en pensant aux invités de la journée. Beaucoup de Lords, beaucoup de gens de la Cour, quelques français. Je ne connaissais que très peu de personne de la Cour Anglaise ayant passée du temps en France principalement ou dans cette demeure. Une fois mon corset bien serré, je vérifiais rapidement que je pouvais respirer normalement et sortit de ma chambre. Mon frère attendait devant ma porte, se moquant du temps que je pouvais passer à me préparer. Que voulait-il, je suis une femme. Je ne pouvais me montrer au regard des gens sans avoir un minimum de préparation derrière moi.
Descendant les escaliers, je saluais mon père qui était dans la salle de réception. Il discutait avec un jeune homme que je ne connaissais pas mais qui était fort remarquable par sa tenue. Il faisait très sur de lui, imbu de sa personne même. Un visage d’ange cachant surement une conscience de démon. L’ignorant totalement, je me dirigeais vers la porte qui menait directement au parc. Il y avait déjà beaucoup de gens dans la pelouse, rigolant, écoutant la musique. Saluant quelques visages familiers, je m’avançais vers la piste de danse pour entamer une danse des plus compliqués, parmi mes préférées.
Une fois celle-ci finie, tout sourire, je saluais les gens qui m’applaudissaient et décidais de m’éloigner du bruit. Il y avait au fond du parc, un arbre avec un banc au dessous. C’était un endroit calme ou j’aimais aller me reposer dans l’après midi. Marchant doucement, totalement perdue dans mes pensées, je ne m’étais pas rendue compte que quelqu’un me suivait. Pourtant alors que je me tournais pour m’assoir sur le banc de pierre blanche, je tombais nez à nez avec un jeune homme. Le même orgueilleux qui parlait avec mon oncle. M’éloignant de lui, je m’assis sur le banc délicatement, détournant mon regard de lui.